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la vigne véritable
5 décembre 2015

Homélie du premier dimanche de l'Avent - Année C

Chers bien-aimés dans le Seigneur, Florence fait de nouveau son retour parmi nous. Cette fois-ci, elle est un peu désorientée parce qu’elle surprend deux fidèles en train de se disputer. L’une parle à l’autre en ces thèmes :

         Chère amie, la messe n’est pas un concert où il faut venir et s’asseoir du début jusqu’à la fin. A la messe, les fidèles sont réunis autour du Seigneur qui les convoque. En étant convoqués, ils sont rassemblés autour du Seigneur qui leur donne à la fois sa Parole, son Corps et son Sang pour les nourrir. Quand le Seigneur, le roi des rois convoque, il y a des attitudes liturgiques à respecter : par exemple, se lever et s’asseoir. Tout a un sens durant la messe, chère amie. L’autre, à ces propos se fâche et l’insulte parce qu’elle se sentait concernée. Ceci a suscité quelques querelles de mots. Bref.  Florence se concentre et prépare son cœur pour bien vivre la messe qui va bientôt débuter.

 

         En ce premier dimanche de l’Avent, les textes du jour nous invitent à observer deux démarches :

-         la première consiste à bien cerner la signification de la venue du Seigneur.

-         La deuxième nous convie à adopter une attitude liturgique : celle de se lever et de se tenir debout.

Comment comprendre la venue du Seigneur ?

Toutes les lectures y compris l’Evangile parlent de la venue du Seigneur.

La première lecture tirée du livre du prophète Jérémie parle de la venue du Seigneur en ces termes : « Voici venir des jours, oracle du Seigneur, où j’accomplirai la parole de bonheur que j’ai adressée à la maison d’Israël et à la maison de Juda ».

La venue du Seigneur, ici, met un accent particulier sur le Kairos, le Temps favorable, c’est-à-dire le Temps du Salut où s’accomplissent, pour les hommes, les promesses de Dieu, c’est-à-dire les promesses du Salut. Par là, Dieu entend sauver son Peuple meurtri et épuisé par les souffrances liées à la déportation.

Ce Salut s’accomplit par les promesses de Justice. La Justice est l’attribut de Dieu, et de cette Justice résulte son Amour, sa Miséricorde, et sa Tendresse et son Enseignement.

Le Temps du Salut est un Temps où Dieu enseigne son Peuple et lui permet de goûter à son Amour à la fois Paternel et Maternel. Dieu accorde la consolation à son Peuple. Consolez, consolez mon peuple, disait le Seigneur, par la bouche du prophète Isaïe.

Dans ladeuxième lecture, tirée de la première lettre de saint Paul aux Thessaloniciens, Paul insiste aussi sur la venue du Seigneur. Cette venue, ici, est un appel à la conversion. Cette conversion qui nous introduit dans un élan et un dynamisme d’amour nourri par la persévérance.

A ce propos, il invite les chrétiens de Thessalonique à demeurer dans l’amour. Il les invite à progresser dans cet amour. Saint Paul leur rappelle les critères pour plaire à Dieu. Il y a ici un piège auquel nous succombons souvent :

Plaire à quelqu’un ne veut pas dire être complaisant envers lui ou essayer de le  séduire. Plaire à quelqu’un par exemple, c’est essayer de faire ce que la personne aime, et éviter de faire ce qu’il ou elle n’aime pas. Mais séduire quelqu’un ou quelqu’une, c’est jouer sur les sentiments de la personne et l’amener à aimer quelque chose en nous.

Saint Paul ne nous demande pas de séduire le Seigneur mais plutôt de lui plaire. Le seul critère pour plaire au Seigneur, c’est d’aimer. Celui ou celle qui aime le Seigneur éprouve la facilité à observer ses commandements.  Par là, il ou elle plait à Dieu.  Aimer Dieu est très facile. Pour y arriver, il est important de commencer à aimer dans la vérité. L’Amour et la Vérité sont indissociables.

L’Evangile, pour sa part, insiste également sur la venue du Seigneur. A cet effet, le Seigneur nous invite à rester éveillé, à nous tenir debout (eigero), c’est-à-dire à demeurer dans une attitude de vigilance. 

 

Chers bien-aimés dans le Seigneur, les lectures nous parlent de la triple venue du Seigneur :

-         Il était venu, il y a deux milles ans : Il était venu en prenant et en assumant notre condition humaine par sa mort et sa résurrection.

-         Il vient encore et toujours à chaque célébration eucharistique où il s’offre à nous par sa Parole qui devient Chair. Nourriture spirituelle que nous recevons et qui nous fortifie et affermit. Il vient aussi quand deux ou trois personnes sont réunies en son Nom.

-         Il reviendra dans la gloire avec grande puissance et grande gloire.

Entre le déjà-là et le pas-encore, nous sommes pris par amour dans une tension de voir s’accomplir sa venue plénière. Nous le revivons à chaque fois que nous répondons à l’invitation du prêtre : « Il est grand le mystère de la foi ». Ce moment est précieux, ce n’est pas un petit chant que nous fredonnons, mais nous vivons, en ce moment, l’exaltation et la manifestation plénière de ce retour glorieux du Christ qui a déjà commencé et qui n’est pas encore pleinement accompli.

Chers bien-aimés dans le Seigneur, voilà pourquoi nous sommes invités à nous lever et à nous tenir debout pour ne pas nous endormir ! (ceci nous permet de mieux participer, de manifester notre participation durant la messe)

Il est vrai c’est la deuxième démarche à laquelle les lectures nous invitent. C’est aussi la démarche que nous voulons entreprendre durant ce temps de l’Avent. Il est certainement vrai que la remarque de cette fidèle est pertinente. Se lever et se tenir debout est une attitude liturgique qui exprime le respect, la vigilance et la disponibilité pour écouter et l’élan pour agir.

Chers bien-aimés dans le Seigneur, nous sommes appelés à nous lever. Ne restons pas assis sur nos habitudes qui parfois peuvent nous éloigner de Dieu. L’habitude est bonne en soi, mais elle doit se laisser éclairer par le Seigneur.

Florence, il y a parfois des choses qui peuvent nous heurter, mais il est bien de dire les choses avec amour, plutôt que de juger. Saint Jacques rappelle en Jc 2, 12-13 : « Parlez et agissez comme des gens qui doivent être jugés par une loi de liberté. Car le jugement est sans miséricorde pour qui n’a pas fait miséricorde ; mais la miséricorde se rit du jugement ».

Au cours de cette eucharistie, mettons nos pas dans les pas du psalmiste qui lui-même, se laisse éclairer par le Seigneur de qui vient tout don.  Amen ! 

F.r.t.

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