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la vigne véritable
6 février 2016

Homélie du dimanche 07 février 2016

Quand il finit de parler, Jésus dit à Simon : « Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche ». Simon lui répondit: « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je vais jeter les filets».

Chers bien-aimés dans le Seigneur, ces deux versets résument le réalisme de la vie chrétienne. La vie chrétienne n’est pas un long fleuve tranquille, il y a des moments d’épreuves et de joie, il y a la croix et la résurrection : nous faisons parfois des expériences douloureuses, nous vivons parfois vécu des difficultés, des échecs. Tout cela fortifie notre foi, notre cheminement spirituel et nous permet de passer de la fragilité à la maturation de la foi.

Pierre a pêché toute la nuit sans rien prendre. Autrement dit, il a passé toute la nuit à travailler, sans avoir un résultat concret. Il a dépensé toutes ses énergies sans résultat. Le pêcheur professionnel, malgré son savoir faire, vit une situation difficile : c’est l’échec : il  n’a pas pu prendre des poissons. C’est décourageant.

Derrière l’échec de Pierre se profilent nos propres échecs. Par exemple, le cordonnier qui a passé toute la journée dans son atelier sans la visite d’un seul  client. L’opticien qui passe des jours sans vendre une seule paire de lunettes. Et nous pouvons prolonger la liste. De gauche à droite nous entendons : pour certains, les soldes ont été mauvaises; les commerçants n’ont pas pu écouler tous leurs produits. La crise économique a une incidence sur leur chiffre d’affaire. Partout s’installe le découragement.

Pierre, au cœur de ce découragement, abandonne. Il range déjà ses filets. Mais le Seigneur lui vient en aide, en ce moment-là, et lui demande : « Avance au large » ou encore  « avance vers la profondeur ».

La réponse de Jésus déstabilise Pierre, le pêcheur de poissons. Il est sans doute choqué par la demande de Jésus : comment Jésus, qui n’est pas pêcheur, peut apprendre à un pêcheur professionnel à pêcher ? Pierre ne comprend pas. Sa réponse est toute humaine : « Maître, nous avons pêché toute la nuit sans rien prendre ». Autrement dit, Pierre entend souligner : « Jésus ne perd pas ton temps, il n’y a pas de poissons, nous avons pêché toute la nuit sans rien prendre ».

Pour un pêcheur professionnel, la pêche de nuit est plus rentable que celle du jour. Pierre maîtrise son travail, mais malgré cette maîtrise, il n’a rien pris.

Jésus, par sa demande « avance au large », invite Pierre à s’ouvrir à l’appel de Dieu. Jésus vient justement au moment où Pierre était fragile, vulnérable. Jésus ne lui demande rien d’autre que l’invitation à aller au large : Accueille l’appel du Seigneur, écoute Celui qui te parle, fais ce qu’il te demande. Jésus parle, Pierre donne une réponse négative : Il expose à Jésus son état d’âme, son impuissance devant cette pêche non fructueuse. Toutefois, il pose un acte de foi encore fragile : « Mais sur ta parole, je vais jeter le filet ».  Pierre s’en remet à Jésus. Il ose croire à ce que Jésus lui dit.

L’expérience de Pierre fait appel à nos propres expériences. Pierre s’ouvre au Seigneur ; il se laisse convaincre malgré son hésitation. Nous aussi, nous hésitons très souvent. Notre vie quotidienne est  déjà chargée de plusieurs réalités : par exemple, la musique, l’iPhone ou le smartphone aux oreilles pour écouter de la musique. Faire silence dans notre cœur devient une réalité difficile, voire impossible. Le silence nous fait peur.

Pour écouter le Seigneur, il nous faut faire silence en nous. De la manière, qu’il a parlé à Pierre, Jésus nous parle encore aujourd’hui. Souvent, c’est nous qui n’écoutons pas.  Si nous écoutons le Seigneur, nous porterons beaucoup de fruits dans tout ce que nous entreprenons. La preuve, Pierre, en jetant le filet, a pris une quantité de poissons, pourtant il disait à Jésus qu’il a peiné toute la nuit sans rien prendre.

Ce passage que nous avons écouté, parle de la vocation de Pierre. Jésus appelle Pierre à le suivre. L’appel de Dieu ne bouleverse pas notre vie, mais au contraire il la promeut. Quand Dieu appelle quelqu’un, lui-même met tout en œuvre, il prépare la personne à pouvoir accomplir la mission qu’il va lui confier. Dans la forme, la vie de Pierre ne change pas pour autant, mais dans le fond, sa vie change : de pêcheur de poissons, il devient pêcheur d’homme s’il répond à l’appel de Jésus.

Oui Pierre répond à l’appel de Jésus, laissant tout, il suivit Jésus.

 Isaïe, dans la première lecture, répond aussi à l’appel de Dieu. Ce passage que nous avons écouté parle de la vocation du prophète. Le Seigneur purifie les lèvres d’Isaïe avant de lui confier sa mission.

Ceci nous rappelle que l’homme, livré à lui-même ne peut rien faire sans la grâce de Dieu.

C’est justement ce qu’annonce saint Paul, dans la deuxième lecture. Il insiste plusieurs fois sur le mot grâce : « Mais ce que je suis, je le suis par la grâce de Dieu et sa grâce, venant en moi, n’a pas été stérile. Je me suis donné de la peine plus que tous les autres ; à vrai dire, ce n’est pas moi, c’est la grâce de Dieu avec moi ».

Saint Paul fait l’expérience de ses faiblesses, tout comme Pierre l’expérience de son échec. Saint Paul se rend compte que sans Dieu il ne peut rien faire. Voilà pourquoi, il nous rappelle en ce jour, que nous devons faire confiance à la grâce de Dieu qui rend fécond l’effort que nous déployons chaque jour.

Saint Paul va encore plus loin. Dans la deuxième lettre qu’il adresse aux Corinthiens, il leur partage comment il a fait l’expérience de ses forces et de ses faiblesses : « Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance du Christ repose sur moi. C’est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les calamités, dans les persécutions, dans les détresses, pour Christ; car, quand je suis faible, c’est alors que je suis fort ».

Et nous, aujourd’hui, laisserons-nous notre préoccupation, pour nous mettre à la suite du Christ ? Renoncerons-nous à nos avantages pour nous mettre à la suite du Christ ? Accepterons-nous de tout perdre pour suivre le Christ, comme Pierre et les autres, qui laissent tout et le suivent ? Voilà une série de questions que le Seigneur nous pose aujourd’hui. 

Et toi, que ferais-tu ? (feras-tu) Et vous que feriez-(ferez) vous ? Pierre a suivi le Seigneur, Isaïe et Paul de même. Et toi, que feras-tu ?

Demandons au Seigneur, au cours de cette Eucharistie, de nous aider à pouvoir répondre à l’appel qu’Il nous adresse en ce 5e dimanche du Temps Ordinaire. Amen !

f.r.t.

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