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la vigne véritable
13 février 2016

Homélie du premier dimanche du carême

Chers bien-aimés dans le Seigneur, par l’imposition des cendres que nous allons recevoir, durant cette Eucharistie, nous affirmons notre désir et notre engagement à entrer au désert avec Jésus Christ qui nous montre la conduite et le chemin à suivre. Au désert, il y a beaucoup d’obstacles, c’est un lieu aride. Toutefois, les lectures de ce jour nous invitent à faire trois démarches avec le Seigneur :

  1. 1.     Croire que le Seigneur ne nous abandonne pas dans ce désert, croire qu’Il est là pour nous montrer le chemin pour sortir du désert, de ce lieu si aride et rude. Sans Lui, le désert peut devenir un labyrinthe ; sans Lui, nous risquons de ne plus trouver le chemin de sortie.
  2.  Croire en ce qu’Il nous dit, au milieu de ce désert : l’écouter et le confesser.
  3. Dans ce désert, nous ne sommes pas seuls, Jésus Christ nous précède. Lui qui est Seigneur nous montre le chemin, il convient donc de faire le choix de la fidélité au Seigneur, quelle que soit la situation, les obstacles, les tentations qui peuvent nous submerger.

 

Chers bien-aimés dans le Seigneur, ces trois points résument les trois lectures que nous venons d’écouter.  

La première lecture, tirée du livre du Deutéronome, nous rappelle les différentes démarches qui résultent de la profession de foi du Juif. Ces démarches sont au nombre de quatre : 1. d’une part, le Juif se souvient de son histoire, il relit son histoire. 2. Il se souvient de sa misère qui relève de la maltraitance des Egyptiens (maltraitance : = mal, intrinsèquement mauvais). 3. Il se souvient que Dieu intervient dans son histoire pour le libérer de l’esclavage des Egyptiens. 4. Partant de ces trois rappels, il rend grâce à Dieu de l’avoir sauvé.    

Par cette profession de foi, le Juif prend conscience que Dieu ne l’abandonne pas; il fait l’expérience de la Paternité de Dieu, d’un Dieu qui écoute, d’un Dieu qui exauce, d’un Dieu qui délivre.  

Il nous arrive, quelquefois, de croire que Dieu nous a abandonné. Parfois, étant dans des situations difficiles, nous croyons être dans un labyrinthe ; quelquefois le découragement nous saisit et nous abandonnons le Seigneur. Pourtant il est là, Il nous conduit. Il intervient dans nos histoires personnelles parfois chaotiques pour la rendre belle, pour l’ajuster.

Le Juif, ayant fait l’expérience de ce Dieu Bon, Tendre et Miséricordieux, lui rend grâce quand il professe sa foi. (Or rendre grâce := c’est l’Eucharistie).

Dans la deuxième lecture, tirée de la lettre aux Romains, Saint Paul fait l’éloge de la Parole de Dieu. Il fait l’expérience de la proximité de la Parole de Dieu. Oui, Saint Paul nous partage son expérience. Cette Parole, il l’a entendue sur le chemin de Damas : «Saül, Saül, pourquoi me persécutes-tu ?  Qui es-tu, Seigneur ? demanda t-il. Et lui : Je suis Jésus que tu persécutes». Par cette Parole, Saül se convertit et s’appelle désormais Paul, il devient disciple du Seigneur. Saint Paul nous invite à croire à la puissance et à la fécondité de la Parole de Dieu qui est à la fois : tout près de nous, dans notre bouche et dans notre cœur.

Pour Saint Paul,  proclamer la Parole de Dieu, c’est proclamer la seigneurie de Jésus. Or « quiconque évoque le nom du Seigneur sera sauvé ». Pour lui, la Parole de Dieu, c’est la personne de Jésus. Dès lors, qui met sa foi en Lui, qui confesse son nom, parvient au Salut. Pour Saint Paul, Jésus est Celui qui nous conduit et nous montre le chemin du Salut, dans ce désert que nous traversons. Une seule chose est essentielle : écoutez Jésus Christ, notre Seigneur et notre Sauveur.

 

Dans l’évangile de ce jour, le diable, celui qui divise, celui qui s’oppose au plan d’Amour de Dieu pour les hommes, éprouve Jésus Christ, le Fils de Dieu.  Il le tente, il le manipule trois fois. Trois fois, il essaie de le détourner de sa mission :

La première fois, il sait bien que Jésus Christ a faim. Il l’a déjà mis à l’épreuve durant les quarante jours, mais sans succès. Cette fois-ci, il ne se décourage pas, il y va avec ruse. Il veut manipuler son désir, il sait bien que Jésus éprouve le désir de manger après les 40 jours passés au désert alors il lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain. » Jésus répondit : Il est écrit : « L’homme ne vit pas seulement de pain. »

Chers bien-aimés dans le Seigneur, la mission de Jésus Christ comme Fils de Dieu n’est pas de transformer des pierres en pain, mais plutôt de sauver l’homme. Jésus Christ, par sa réponse, opère une nuance très importante : « L’homme ne vit pas seulement de pain. », il vit d’autre chose aussi. Cette autre chose, est bien entendu la Parole de Dieu. Jésus Christ lui répond par une Parole biblique. Il n’est pas entré dans son jeu.

Le diable ne se décourage pas. Il revient encore, il le tente de nouveau, il veut arriver à ses fins : c’est-à-dire, détourner Jésus Christ de sa mission : « Alors le diable l’emmena plus haut et lui montra en un instant tous les royaumes de la terre. Il lui dit :  Je te donnerai tout ce pouvoir et la gloire de ces royaumes, car cela m’a été remis et je le donne à qui je veux.  Toi donc, si tu te prosternes devant moi, tu auras tout cela»

Chers bien-aimés dans le Seigneur, cette deuxième tentation vise à détourner Jésus Christ, complètement, de sa mission. Il lui propose d’abord les richesses matérielles : les royaumes de la terre, le pouvoir et la gloire des ces royaumes. Il lui propose ensuite de les lui donner s’il se prosterne devant lui.

Chers bien-aimés dans le Seigneur, par cette deuxième tentation, le diable promet à Jésus la richesse matérielle, la gloire éphémère ; mais telle n’est pas la mission de Jésus Christ. Sa mission est de sauver l’humanité, esclave de la malice du diable. Souvenez-vous dans le livre de la Genèse, comment il a détourné Adam et Eve de l’Amour de Dieu.  (Gn 3, 1 – 17)

Le diable est malin et futé ; il sait bien comment séduire. Par cette deuxième tentation, il vise à séparer Jésus Christ de la communion avec son Père. Mais la réponse de Jésus est claire, il lui répond encore par la Parole de Dieu : C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, à lui seul tu rendras un culte».

Il ne pouvait pas accepter les richesses, ni se prosterner devant le tentateur. Ce serait la déchéance totale. Le diable, aime le scandale. Il vit de cela.

Le diable revient de nouveau à la charge. D’accord, tu me réponds par la Parole de Dieu. Tu me résistes, on verra bien si tu vas résister encore. Je vais, à présent, te faire tomber, en te rappelant la même Parole de Dieu à laquelle tu te réfères. Cette fois-ci, il est sûr de prendre Jésus dans son piège ; alors il le conduisit à Jérusalem, il le plaça au sommet du Temple et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, d’ici jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi, à ses anges, l’ordre de te garder ; et encore : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre ». Mais Jésus lui fit cette réponse : « Il est dit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu.

Le diable connait la Parole de Dieu, mais il ne l’utilise pas pour nous relever, mais pour nous manipuler et nous faire tomber. Sa mission est de s’opposer à l’œuvre de Dieu. Le diable sait qui est Dieu ; il sait que la mission de Jésus Christ est très importante. Il doit tout faire pour l’empêcher. Mais Jésus Christ reste fidèle à sa mission.

Il est conscient de la mission qui l’attend, il est conscient d’être venu sauver l’humanité, il est conscient de devoir rester en communion avec son Père.

Chers bien-aimés dans le Seigneur, en ce premier dimanche de carême, Jésus Christ nous montre de quoi nous pouvons nous libérer pour ne pas tomber dans les pièges du diable.

Ayant lui-même fait l’expérience du désert durant 40 jours, il nous invite à ne pas entrer dans ce désert, dans ce temps de carême, avec des bagages superflus et non essentiels. Il nous invite à nous libérer de : tout désir tendant à nous éloigner de Dieu, toute recherche effrénée du pouvoir, tout orgueil, toute démarche d’infidélité : infidélité à Dieu, infidélité envers notre prochain.

Par contre, il nous invite, à entrer dans ce désert, dans ce temps de carême, en nous mettant à sa suite, en Le prenant pour exemple. Il nous invite à nous revêtir, surtout, de la grâce de l’humilité.

Et nous, dans notre vie de tous les jours, qu'est-ce qui  nous empêche d'être vraiment nous-mêmes ? De quoi devrions-nous nous libérer pour devenir à notre tour « fils de Dieu, dans le Fils » ? 

Demandons au Seigneur, au cours de cette Eucharistie, de nous y aider. Amen ! 

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