Homélie du dimanche 30 août 2015

Chers bien-aimés dans le Seigneur, chaque matin, Florence passe une demi-heure devant son miroir ; elle regarde comment elle est belle ; en se mirant, elle cherche ce qui lui manque encore pour être plus belle et séduisante. Florence passe toujours plus de temps devant son miroir, elle s’achète un second miroir et le place de façon à voir tout son corps. La demi-heure, passe à une heure. Rien n’a plus de sens pour elle, que cette heure de séance-miroir. Soudain, elle réalise que l’image reflétée par le miroir n’est souvent pas conforme aux appréciations faites par ses ami (e)s.

Florence, sans le vouloir, devient esclave de ses séances-miroirs. Elle ne peut plus s’en libérer. Elle se pose des questions, elle demande de l’aide autour d’elle, mais les réponses ne l’aident pas à se libérer de ses séances-miroirs.  

         Eh bien, chère Florence, les lectures de ce 22^e dimanche du Temps ordinaire peuvent être une réponse à ta question. Par ces textes, le Seigneur propose à Florence et sans doute à nous-aussi, un chemin de libération.

La première lecture tirée du livre du Deutéronome t’invite, Florence, à faire plutôt un choix entre les séances de miroir, et la pratique des décrets et ordonnances du Seigneur. Ses décrets et ordonnances ne sont rien d’autre que les commandements du Seigneur ; or ses commandements se résument en deux observances : l’Amour de Dieu et l’amour du prochain.

Florence, le Seigneur t’invite à faire plutôt le choix de l’Amour de Dieu et de l’amour du prochain que le choix du miroir qui te donne parfois une fausse image de ce que tu es.

L’observance de l’Amour de Dieu et de l’amour du prochain constitue pour toi le miroir véritable qui te donne la vraie image et la vraie dignité de toi-même. Tu as été créée à l’image et à la ressemblance de Dieu qui est Amour. Tu es appelée à ressembler à l’image de cet Amour plutôt qu’à l’image renvoyée par le miroir.

La deuxième lecture, tirée de la lettre de Jacques, t’invite à accueillir la douceur de la Parole de Dieu qui est semée en toi.

Elle te convie à ne pas seulement écouter la Parole de Dieu, mais plutôt à la mettre pratique. La pratique relative à la séance du miroir peut te conduire au narcissisme qui peut te détruire, mais la pratique de la Parole de Dieu te relève, si bien que tu trouves en elle beaucoup de joie à la méditer et la contempler plutôt que de contempler ta beauté par le moyen du miroir.

De fait, tu peux faire usage du miroir sans tomber dans le piège du narcissisme.

Chers bien-aimés dans le Seigneur, l’Evangile de ce jour nous invite tous, y compris Florence, à faire de la Parole de Dieu notre Nourriture quotidienne qui seule peut nous fortifier et nous empêcher de tomber dans des travers qui souillent notre âme.

Le Seigneur rappelle aux scribes que ce qui souille, n’est pas ce qui vient de l’extérieur de nous, mais plutôt ce qui vient de notre cœur. Le Seigneur rappelle toutes les pensées perverses qui sortent du cœur de l’homme : inconduites, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure.

Toutes ces pensées viennent du dedans et peuvent rendre l’homme impur.

Chère Florence, chers bien-aimés dans le Seigneur, il est vrai que rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur ; oui il est vrai que l’usage du miroir est extérieur à l’homme, mais un usage démesuré du miroir peut nous pousser à tomber dans une de ces pensées perverses.

Ne soyons pas de ceux dont parle le Seigneur en disant : « ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi… ».  Enracinons notre vie sur la Parole de Dieu et faisons de Dieu le centre de notre vie, ainsi nous pouvons donner à toutes nos activités un juste milieu tout tourné vers le Seigneur de qui vient tout bien.

A la suite du psalmiste, affermissons notre intimité avec le Seigneur. Demandons Lui, au cours de cette eucharistie, de nous combler de sa grâce et de nous aider à mieux le connaitre pour mieux l’aimer.

 FRT