Chers frères et sœurs en Christ, en ce 3e

Chers frères et sœurs en Christ, en ce 3^e dimanche du carême, l’Eglise nous invite à méditer avec authenticité et vérité sur le réalisme de la conversion : il s’agit de la conversion du cœur et la conversion de notre langue. En même temps, elle nous invite à accorder le mouvement de notre langue à celui de notre cœur, elle nous invite à trouver une unité entre le témoignage de notre cœur et celui de la langue qui sont intimement liés.

Chers frères et sœurs en Christ, dans l’évangile de ce jour, une phrase peut retenir notre attention : « Jésus, lui, ne se fiait pas à eux, parce qu’il les connaissait tous et n’avait besoin d’aucun témoignage sur l’homme ; lui-même, en effet, connaissait ce qu’il y a dans l’homme ».

Chers frères et sœurs en Christ, n’est-ce pas là une Bonne Nouvelle ? Bonne Nouvelle pour ceux et celles qui veulent bien accueillir ce message afin de trouver une unité entre la confession du cœur et celle de la langue. Mauvaise Nouvelle pour ceux et celles qui pensent être parfaits et justes et ne veulent pas changer de vie. Quelle que soit notre justice et notre perfection, la parole de Dieu nous invite à nous ajuster à la justice et la sainteté de Dieu. Nous avons donc ici deux tendances, celle qui est favorable à l’accueil de la Bonne Nouvelle et celle qui refuse par peur de changer de mode de vie.

Chers frères et sœurs en Christ, entre ces deux tendances, laquelle pouvons-nous choisir ? Nous sommes libres ici et maintenant de choisir soit la bonne ou la mauvaise.

Si nous choisissons la mauvaise, alors Jésus n’a pas besoin de notre témoignage. Pourquoi ? Pour la simple raison que la vérité n’est pas en nous. Nous croyons confesser la vérité mais nous ne la confessons pas : parce que notre langue confesse une vérité qui n’est pas conforme à ce que nous pensons et croyons dans notre cœur.

Notre langue confesse le Seigneur et notre cœur confesse autre chose. Ou soit notre cœur confesse le Seigneur et notre langue confesse autre chose. Il n’y a donc pas unité entre  notre cœur et notre langue. Nous sommes donc divisés en nous-mêmes.

Dès lors notre témoignage n’édifie personne, même pas le Seigneur ; cela édifie peut-être ceux et celles qui se laissent facilement manipuler par notre témoignage. Mais notre témoignage ne durera que pour un temps parce que fondé sur le mensonge.  

Si nous choisissons d’accueillir la Bonne Nouvelle, autrement dit si nous choisissons d’accueillir le Seigneur, alors, nous choisissons aussi de changer de vie. Dès lors, notre témoignage est vrai et authentique, parce que nous sommes habités de l’intérieur par le Seigneur lui-même. Rappelons-nous ce que saint Paul nous rappelle en Ga2, 19b-20 : « Ce n’est plus moi qui vit mais le Christ qui vit en moi ».

Si nous voulons que le Seigneur se fie à notre témoignage, accueillons sa Bonne Nouvelle qui est capable de nous aider à changer de vie. De fait, nous pouvons trouver une unité entre le mouvement de notre cœur et celui de notre langue. La vraie liberté chrétienne se trouve là. Chers frères et sœurs en Christ, l’homme ou la femme qui n’est pas divisé (e), en lui-même, jouit d’une abondante paix et consacre tout son être au Seigneur dans l’état de vie qu’il ou qu’elle a choisi. 

Chers frères et sœurs en Christ, l’unité qu’il nous faut trouver entre la confession du cœur et celle de la langue se prolonge à l’unité de corps, l’unité de l’être tout entier. Si nous sommes divisés en nous-mêmes, nous allons souvent succombés à plusieurs tentations, entre autre : notre langue peut faire le commerce du mensonge, de la médisance, de la calomnie, du jugement rapide sur autrui ; notre cœur s’oriente à faire aussi d’autres commerces et notre corps se laisse donc entrainer dans ce mouvement : de fait nous perdons notre équilibre et sommes ballottés dans tous les sens. Nous tournons en rond sans aucune orientation, et un jour la vie, pour nous, n’a plus de sens.

Chers frères et sœurs en Christ, construisons notre vie sur Jésus Christ, Vrai Dieu et Vrai homme, construisons notre vie sur Dieu lui-même et nous serons des chrétiens et chrétiennes heureux et heureuses dans notre société contemporaine qui se cherche aussi. 

Saint Paul nous le dit et le rappelle dans la lecture que nous avons écoutée : Il souligne avec beaucoup d’insistance que la Croix de Jésus Christ est puissance et Sagesse de Dieu. Notre société a sans doute besoin de faire à nouveau le choix de cette sagesse dont elle s’est débarrassée. Le psalmiste nous redit et rappelle que le Seigneur a les paroles de vie éternelle et nous sommes appelés à trouver en lui notre joie, notre amour et notre espérance.

Chers frères et sœurs en Christ, pour trouver l’unité entre notre cœur et notre langue, l’unité de notre corps, de notre être, le Seigneur nous invite à demeurer dans la prière, un acte de prière par lequel notre cœur est greffé sur celui de Dieu et notre langue sur la parole de Dieu qui sanctifie et vivifie.

Demandons au Seigneur, au cours de cette Eucharistie, d’affermir notre volonté, notre désir, notre effort, et de nous accorder la grâce capable de nous aider à acquérir cette unité. Amen !

Frt